🗳️ Scrutin de liste paritaire obligatoire pour les communes de moins de 1000 habitants : Un condensé de précipitation gouvernementale, d’instrumentalisation de la cause
féministe et de mépris de la démocratie locale.
🖋️ Retrouvez ma lettre aux élus:
« Le lundi 7 avril 2025, l’Assemblée nationale a adopté une loi imposant un scrutin de liste paritaire aux
élections municipales pour les communes de moins de 1 000 habitants, mettant ainsi fin au panachage.
Face à l’inflation normative (400 000 normes obstruent quotidien des élus locaux), aux violences physiques et verbales (61% des Maires se déclarent victimes d’incivilités), à la crise des vocations (1/3 des élus locaux dans les communes de moins de 500 habitants ne souhaite pas se représenter), les vraies attentes ne résidaient pas dans la fomentation d’une norme alourdissante supplémentaire.
De surcroît, l’asphyxie des collectivités territoriales, actée par le PLF 2025, lui-même entériné par 49-3, a atteint son paroxysme : baisse du Fonds Vert, hausse des cotisations retraite des fonctionnaires, réduction de la
DSIL, instauration du DILICO…
Partant, nous peinons à comprendre pourquoi la Macronie (soutenue au Sénat par les écologistes, les
centristes et les socialistes) a décidé de présenter un tel texte, d’une part, dans la précipitation à moins d’un an des prochaines élections municipales, et, d’autre part, par le déploiement de manœuvres
irrespectueuses qui ont piétiné le choix souverain de l’Assemblée nationale.
En effet, afin de permettre
une appropriation de cette réforme d’ampleur tant par les élus que par les citoyens, nous avions voté le
report de l’entrée en vigueur de cette réforme à 2032. Or, le Gouvernement, mécontent d’être mis en minorité à une voix près, a opéré un passage en force, usant de son droit à imposer un nouveau vote sur
ce point.
Pour le dire autrement, si l’Assemblée vote « mal », le Gouvernement annule le scrutin et le reprogramme à un moment où il est certain d’avoir une majorité.
C’est ainsi qu’avec l’inconstance et la soumission au Gouvernement qui les caractérisent, des groupes politiques ont subitement modifié leur vote : les députés Horizons et une partie des Modem, qui avaient soutenu le report, ont finalement décidé de s’abstenir. Quant aux communistes, initialement et également
favorables au report, ils ont littéralement décidé retourner leur veste en votant contre !
Cet instant, j’ai assisté, médusée, à la manifestation d’une tambouille politicienne telle que les Français la détestent.
À cette écœurante palinodie, est venue s’ajouter l’indécence des propos de la ministre UDI chargée de la Ruralité qui a déclaré : « la démocratie locale est une chose trop sérieuse pour être livrée à l’humeur du dimanche des élections ». Les électeurs jugeront…
Si personne ne conteste que les règles électorales peuvent faire l’objet de modifications, il est
regrettable que le bureau de l’Assemblée nationale ainsi que le Gouvernement s’obstinent à saturer
l’agenda du Parlement avec des textes dont l’urgence est contestable, alors que d’autres sujets sont
particulièrement attendus par les élus, comme le renforcement de l’autorité et de la protection des élus
locaux confrontés à la multiplication des installations illégales des gens du voyage ou des rodéos sauvages.
À ce titre, j’ai eu l’occasion d’interpeller, le mardi 6 mai, le Gouvernement à la suite de la sauvage agression dont a été victime Anthony Rolland, courageux élu municipal de Gauriaguet. Je lui ai rappelé la nécessité d’inscrire à l’ordre du jour une loi visant à protéger les élus, ainsi que le réclament diverses associations d’élus, telle que l’Association des Maires de Gironde.
Face à une absence de réponse précise de la part du pouvoir en place et à la multiplication des préoccupations des élus locaux toujours non prises en compte depuis des années, le Groupe Rassemblement National tient à vous faire part de ses plus vives inquiétudes et vous confirme sa détermination à vous
défendre. »