Dans le cadre de la mobilisation légitime des agents pénitentiaires du centre de Gradignan, j’interpelle le Ministre de la Justice.
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Objet : Détresse des surveillants du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan
Monsieur le Ministre,
Le mouvement de mobilisation initié ce jour par les surveillants pénitentiaires du centre de Bordeaux- Gradignan tire ses racines de conditions de travail déplorables et de revendications légitimes.
Cet ensemble fait partie des trois prisons les plus surpeuplées sur notre territoire, avec un taux de surpopulation dépassant les 200%. Alors que le complexe devrait accueillir 434 détenus, 879 y purgent actuellement leur peine. La suroccupation du centre agit logiquement sur les conditions d’exercice des surveillants, dont le taux de démission ne cesse d’augmenter au fil des années en France, à mesure qu’ils se retrouvent à surveiller individuellement de plus en plus de détenus.
À Gradignan, la situation est telle que certains agents sont amenés à devoir surveiller un étage entier, soit près d’une centaine de personnes, seuls.
Ces conditions, combinées aux agressions quotidiennes, épuisent des agents qui ne font pourtant jamais défaut, malgré la fatigue croissante.
À cette détresse légitime, l’ouverture de la première phase d’un nouveau centre aurait pu constituer un second souffle pour des surveillants à bout, mais elle a tous les airs d’un acte manqué. Ainsi, les 119 nouveaux agents qui viendront abonder le centre vont combler des vacances de poste déjà nombreuses (41 dans le centre, 24 dans les unités hospitalières, 4 dans les équipes locales de sécurité, 17 départs par voie de mutation). À l’heure des comptes, seuls 33 agents vont s’ajouter aux effectifs nécessaires au bon fonctionnement du centre actuel, alors que 150 étaient prévus initialement, ce qui est bien trop peu pour résoudre un quelconque malaise carcéral.
Face à un enjeu qui nécessite une réponse urgente de la part du gouvernement, je vous prie de bien vouloir m’indiquer quelles réponses vous entendez apporter.
Avec l’espoir d’une réponse à la mesure des difficultés que rencontrent ces surveillants pénitentiaires, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma haute considération.


