Mme Edwige Diaz attire l’attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur la vétusté du réseau de distribution d’eau potable et le besoin d’un renforcement des moyens des collectivités locales pour sa rénovation. À ce titre, l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement et l’Office français de la biodiversité estiment que près d’un milliard de mètres cubes d’eau sont perdus chaque année à cause de fuites provoquées par la vétusté du réseau d’eau potable. Cela représente l’équivalent de la consommation annuelle de 18 millions d’habitants. Force est de constater que le décret n° 2012-97 du 27 janvier 2012 relatif à la définition d’un descriptif détaillé des réseaux des services publics de l’eau et de l’assainissement et d’un plan d’actions pour la réduction des pertes d’eau du réseau de distribution d’eau potable n’a pas réussi à inverser cette tendance. Si un rendement de 100 % est irréaliste, celui-ci doit être grandement amélioré pour préserver la ressource en eau dans un contexte où les sécheresses et les pénuries se multiplient. En effet, l’OFB estime que près de la moitié de ces pertes, liées principalement à la qualité des tuyaux, à la corrosion des conduites et au vieillissement des joints d’étanchéité, pourraient être résorbées grâce à un plan d’investissements ambitieux. Cependant, privées d’autres ressources, bon nombre de collectivités ne peuvent assurer un tel effort financier sans être contraintes d’augmenter drastiquement le tarif de l’eau payé par l’usager. Les travaux paient le prix de cette équation délicate puisque le taux de renouvellement moyen des réseaux est de seulement 0,67 % par an. La situation est pourtant alarmante. Par exemple, dans la circonscription dont Mme la députée est la représentante, le Syndicat des eaux du Blayais doit gérer un réseau très vieillissant et dont près de 300 kilomètres de canalisations sont encore en fonte. Outre les 445 000 mètres cubes de fuites annuelles, il doit régulièrement faire face à une eau ferrugineuse inappropriée pour l’usager et source de surcoûts importants pour le syndicat. Au rythme actuel de renouvellement, il lui faudrait près d’un demi-siècle pour mettre à niveau ces canalisations. Dès lors, le soutien financier de l’État pour accélérer leur renouvellement, particulièrement dans la ruralité, est plus que nécessaire. Cela a d’ailleurs été soulevé par le Centre d’information sur l’eau, qui a regretté que seulement 440 millions d’euros aient été réservés ponctuellement à la problématique de l’eau dans le cadre du plan « France Relance » alors que les scientifiques estiment qu’il faudrait y consacrer au moins un milliard d’euros de plus chaque année. En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui préciser si le Gouvernement entend mobiliser une partie des crédits du fonds vert sur cette problématique d’une part et, d’autre part, s’il entend mettre en œuvre des accompagnements financiers pérennes au profit des structures comme le Syndicat des eaux du Blayais pour rénover leur réseau d’eau potable.<
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